Il y a des sujets difficiles à aborder dans la vie et encore plus dans le contexte des jeux vidéo. Le deuil et la mort sont parmi ceux-là et ont pourtant été choisis par Florian Veltman et Baptiste Portefaix pour leur jeu How To Say Goodbye. Le duo nous offre un puzzle game inspiré par les livres pour enfants et qui nous permet de s’aventurer avec poésie au coeur de thèmes si particuliers. Coproduit et édité par Arte France, le jeu est disponible sur PC/Mac via Steam, sur mobiles iOS et Android ainsi que sur Nintendo Switch. Voyons plus en détails à quoi vous attendre dans cette douce aventure. 

La fin est aussi le commencement

How To Say Goodbye nous fait commencer par une étape assez particulière : accepter notre mort et nommer notre fantôme. Une alternative automatique est disponible pour les plus frileux d’entre nous. Notre petit personnage cherchera alors à sortir des limbes qui semblent vouloir à tout prix le retenir. La progression dans l’histoire nous fera rencontrer d’autres fantômes, certains avec qui on fera un bout de chemin et d’autres, les spleens que l’on ne prendra pas forcément plaisir à croiser. Ces derniers sont là depuis longtemps et ont perdu tout espoir de parvenir à passer de l’autre côté. L’intrigue se tisse autour de ces idées et je vous laisse en découvrir les détails en jeu.

Un puzzle game sans indications

Le gameplay de How To Say Goodbye nous est présenté sans aucun mot, sans réelle indication que des formes en 3D posées sur une grille en vue isométrique avec des silhouettes 2D des mêmes formes au sol. L’invitation à les imbriquer est évidente. Pour cela, on ne déplacera pas les éléments à combiner mais les bandes de la grille sur laquelle ils sont posés. Une mécanique simple qui permettra aussi de faire chauffer les méninges. Le tuto d’un écran est rapide et on plonge au cœur de l’aventure avec notre fantôme dès le suivant avec la sensation que l’on a déjà tout compris comment tout fonctionne. C’est sans compter sur l’ingéniosité des développeurs qui sauront varier les challenges avec des clés à obtenir ou des interrupteurs à dompter avant de pouvoir accéder à la porte du niveau suivant.

Chacun son rythme

Le jeu nous laisse libre de progresser dans ses puzzles en complète autonomie, à notre rythme, comme pour le thème abordé en fond, finalement. Chacun vivra un deuil différemment et chacun comprendra la logique des puzzles plus ou moins vite. Certains obstacles vous paraitront faciles et évidents et d’autre demanderont de se poser un peu plus longuement avant de passer à la suite. La construction du jeu est parfaite pour porter son message avec douceur. On rencontre de nombreux personnages annexes au cours de notre voyage et ils apportent un regard extérieur bienvenu pour l’expérience. On s’attache à ces petits fantômes et on s’émeut un peu quand il faut les laisser partir.

Un voyage doux pour les sens

La direction artistique choisie pour How To Say Goodbye est douce et pastel. Avec un grain particulier qui rappelle les livres pour enfants dont les développeurs se sont inspirés. De nombreuses références à des auteurs des livres du genre sont d’ailleurs présentes dans les noms des personnages croisés. Les ambiances des différents tableaux sont tantôt sereines, tantôt un peu plus angoissantes, ceci est transmis par les couleurs choisies mais aussi les expressions faciales des fantômes. On se laisse porter avec plaisir par ce style visuel extrêmement doux qui est aussi accompagné d’une bande son très sympathique. Le voyage au cœur du jeu prendra entre 2 et 4 heures selon votre compréhension des puzzles et sera un joli voyage, c’est promis.