Il y a des jeux qui vous interpellent dès les premières images. C’était le cas pour Chants of Sennaar et sa direction artistique très colorée. Avec en plus un concept d’énigmes basées sur des symboles réprésentant des langues, j’ai directement ajouté le jeu à ma liste de souhaits. Une démo disponible sur Steam avait confirmé ma première bonne impression et il me tardait d’enfin découvrir le jeu complet de Rundisc et Focus Entertainment. Il est désormais temps de plonger dans les mystères des peuples de la tour et de tenter de renouer les liens entre eux.
Une plongée dans l’inconnu
Le jeu débute par l’apparition de votre personnage aux portes d’un monde inconnu. Celui-ci fait face à quelques symboles d’une langue ancienne à côté d’un levier. Un symbole est en haut, l’autre en bas et lorsque vous abaissez le levier, la porte s’ouvre. Cette action pourrait bien vous donner un indice sur la signification des sigles au mur. Vous pouvez prendre note de vos idées sur chaque item dans votre carnet dans le jeu. Ceci est une mécanique importante et surtout essentielle du jeu. Après plusieurs puzzles ou dialogues avec les habitants des lieux traversés, on pourra associer les symboles avec des significations imagées dans le journal, ce qui offrira une traduction lorsque l’on croisera de nouveau les termes connus. Là où le jeu commence par des actions et termes très simples, l’avancée à travers les niveaux offre un renouveau du vocabulaire et de la grammaire.
Une progression ultra satisfaisante
Comme lorsque l’on apprend une nouvelle langue, on doit appréhender la façon de gérer le pluriel, la négation ou même l’ordre des sigles pour former les phrases. Les différents peuples que l’on croisera dans le jeu ont aussi chacun leurs habitudes et modes de vie. Certains sont guidés par la religion, d’autres par les arts ou encore la rigueur militaire, il faudra alors aussi adapter notre façon d’explorer le monde. Chants of Sennaar nous place en vue isométrique et les items interactifs de l’environnement présentent un bouton d’action lorsqu’on s’en approche. Si l’on ne sait plus trop quoi faire, un appui sur la gachette gauche nous indiquera tous les éléments cliquables et notamment ceux avec lesquels il reste des actions à réaliser. Au delà de cela, il n’y aura pas d’autre forme d’indice ou d’aide. Vous ne pourrez compter que sur votre force de déduction et d’observation.
C’est assez satisfaisant quand les éléments du puzzle liguistique se mettre en place et que l’on a ce moment de « haha, j’ai compris ! ». Plus on avance dans les étages de la tour et plus le langage peut paraitre obscure mais on finit toujours par réussir à recouper les informations et traduire les termes dans notre journal.Outre les phases de déchiffrage des langues, le jeu nous offre quelques moments d’infiltration dans les lieux qui nous sont normalement interdits. Là encore, il faudra bien observer les mouvements des autres personnages et trouver le bon timing pour avancer. Le rythme global avec l’alternance des phases d’exploration libre avec l’infiltration est très bien mené et permet de renouveler l’expérience au fil du jeu.
Un style inspiré
Chants of Sennaar nous plonge au coeur d’une histoire de peuples séparés alors qu’ils vivent dans la même tour, votre mission au final sera de comprendre leurs langues et aussi de rétablir les liens entre eux. Après tout, vous ne les comprenez pas mais ils ne se comprennent plus depuis bien longtemps. Ils vivent aussi dans des atmosphères complètement différentes marquées par les couleurs utilisées pour chacun des environnements. Le jaune lumineux du début laissera la place à un vert moins accueillant puis à d’autres ambiances. Le tout est à chaque fois extrêmement cohérent avec la façon de vivre du peuple que l’on visite et aussi vraiment plaisant visuellement. Le trait façon bande dessinée est très lisible et les animations sont très fluides. Les symboles des diverses langues sont inspirés de runes et autres symboles de notre histoire et il faut saluer l’ingéniosité des nouveaux sigles créés pour le jeu. D’abord déroutants, il deviennent finalement logiques ont du sens, c’est une sensation étonnante et très satisfaisante. Chants of Sennaar vous accueillera dans son monde mystérieux et malin pendant 8 à 10 heures en fonction de votre rapidité de déduction et votre exploration. Et cela sera un plaisir du début à la fin.
Conclusion
Chants of Sennaar est un jeu de puzzle dans lequel on explore plusieurs étages d’une tour inspirée de la tour de Babel. Les peuples y parlent des langues différentes, ne se comprennent plus et nous devrons déchiffrer les divers symboles utilisés pour évoluer dans leur monde et espérer recréer le lien entre eux. Notre journal est notre outil de prise de notes pour les déductions du sens des glyphes que l’on croise. On y inscrit nos idées puis certaines pages permettent de valider notre bonne compréhension. Chaque arrivée dans un nouveau monde est plutôt déconcertante puisqu’on ne comprend rien mais la satisfaction de commencer à comprendre est incroyable. L’exploration est ponctuée de phases d’infiltration ou autres puzzles, le rythme du jeu est très bien géré, on ne s’ennuie pas tout au long des 8 à 10 heures qu’il faut pour atteindre la fin. Avec sa direction artistique colorée et son concept original, le jeu de Rundisc plaira aux amateurs de puzzles ou d’enquêtes originaux.
Chants of Sennaar est développé par Rundisc et édité par Focus Entertainment.
Review réalisée sur la version PS5 gracieusement fournie par l’éditeur.
Le jeu est disponible sur Nintendo Switch, PS4/5, Xbox One/Series et PC via Steam ou Epic Games Store