
Vous connaissez le furcula ? C’est ce petit os en forme de Y présent dans le squelette des oiseaux. C’est aussi le nom du studio qui a développé Morsels, un nouveau roguelike à la patte graphique très particulière. Si elle vous rappelle celle d’Atomicrops ou de Nidhogg 2 c’est normal puisque c’est Toby Dixon qui est à la création pour ces trois jeux. C’est bien joli tout ça mais c’est quoi l’histoire, comment on y joue et surtout est-ce que c’est bien ? Voyons ça en détails. Ah oui et peut être que le furcula est un objet présent dans le jeu mais je n’en dirai pas plus à ce sujet.

Les chats sont des Barons
Morsels nous plonge dans un monde étrange où des cartes magiques permettent de se transformer en des entités aux pouvoirs spéciaux. Les cartes les plus puissantes ont été subtilisées par les chats qui veulent régner sur le monde et se font appeler les Barons. Dans le jeu, on prend le contrôle d’une petite souris qui vit dans les égouts et ne rêve que d’une chose : du fromage ! Pour en trouver, elle se met en route vers la surface en emportant avec elle une carte magique qui lui permet de se transformer en Tit’Bout (Morsel en VO). Finalement on ne jouera que très peu la souris et on se concentrera sur les Tit’Bouts qui auront chacun un pouvoir spécifique. Le chewing gum pourra tirer des boules de gomme, la feuille aura un laser et le caillou pourra foncer sur les ennemis pour les écraser. De nombreux autres personnages jouables sont au programme et je vous laisserai les découvrir dans le jeu. Chacun possède également une attaque spéciale qui se recharge en éliminant les ennemis et elle peut souvent vous sauver d’une situation complexe. S’ajoutent aussi des orbes de pouvoir qui sont aléatoirement associées à la carte que l’on ramasse, modifiant les statistiques des Tit’ Bouts. On peut également récupérer des orbes qui amélioreront nos statistiques globales au cours de chaque run. Et on en aura bien besoin.

On ne va pas se mentir, le jeu est difficile et veut clairement nous bloquer dans la progression. Les ennemis attaquent avec des projectiles multiples et l’environnement ne manque pas une seule occasion d’ajouter des éléments mobiles mais aussi des pièges sur notre chemin. Pour tenter de survivre dans ce monde hostile, on pourra collectionner trois Tit’ Bouts en même temps dans notre inventaire, permettant de jongler entre eux en fonction des situations. Jouer avec une créature lui permet d’accumuler de l’xp et une fois la jauge remplie, elle évoluera dans une version plus puissante qui permettra de se battre plus hardiment. Cependant, focaliser un seul Tit’Bout pendant toute une partie pourra l’amener à l’épuisement et donc sa perte pure et simple. La stratégie de jeu est donc profonde et complexe parce que Morsels nous oblige à varier les gameplays. Avec pas mal de dextérité et un peu de chance, on arrivera à gravir les différents étages des mondes qui surplombent les égouts et à éventuellement affronter le boss de chaque section, un chat Baron qui se transforme en une entité particulière grâce à sa carte surpuissante. Chaque run, gagnée ou perdue, nous permet de gagner de l’expérience globale qui débloque des nouveaux orbes que l’on trouvera dans nos runs. Chaque nouveauté peut être un nouveau coup de pouce vers la victoire.

Une structure de roguelike classique
La progression dans une run se fait entre plusieurs salles interconnectées qui mènent à une échelle vers l’étage suivant. On peut choisir de se battre dans chaque espace proposé ou courir juste pour survivre. Mais on gagnera moins d’expérience et moins de fromage, la monnaie principale du jeu, et ça c’est tout de même dommage. Alors on prendra le temps de se battre, d’apprendre les patterns et rythmes ennemis et d’appréhender nos propres spécificités de Tit’ Bout. Nos projectiles ou moyens de faire des dégâts ne sont pas infinis, il faut savoir doser les attaques et attendre la recharge de la jauge avant de repartir au combat. La jauge d’esquive est également limitée, mais peut être améliorée grâce des orbes. En fouillant les environnements, on débusquera aussi des bonus ultra efficaces, des cartes maudites ou des trous de souris qui mèneront vers des mini jeux ou des boutiques. Certains items dans le jeu devront également être emmenés à certains endroit pour ouvrir des passages ou débloquer des évènements. Mais le jeu ne vous expliquera pas grand chose. Globalement après une petite dizaine d’heures de jeu, il reste des éléments de gameplay ou d’environnement encore bien mystérieux. Et certains succès, présentés dans le livre listant les créatures, sont plutôt obscures, promettant encore des découvertes au fil des runs.

Chaque franchissement d’étage nous permettra de rencontrer un PNJ qui nous placera face à un choix. Souvent pour récupérer un bonus, parfois pour nous mettre des batons dans les roues. Certains nous permettront de tenter d’exploser notre meilleur score dans des mini-jeux. Les évènements sont assez variés et peuvent vraiment influencer la suite de la partie, en mieux ou en beaucoup moins bien. Les choix que l’on fait, ou que l’on est forcé de faire, sont souvent cruciaux pour la victoire ou la défaite. Prendre le temps de looter dans les niveaux permettra souvent d’avoir quelques ressources pour tenter de mieux s’en sortir lors de ces rencontres.

Une Direction Artistique très marquée
Le style graphique de Toby Dixon est très reconnaissable et très particulier. On aimera son pixelart inspiré de la pâte à modeler ou pas mais on ne peut pas nier que son identité visuelle lui est propre. Pas mal de designs dans le jeu tendent vers le curieux, le monde de Morsels ne sera forcément pour tout le monde. La démo sortie il y a quelques semaines avait permis de remonter des petits soucis de lisibilité au studio qui a depuis ajouté des options pour limiter les tremblements d’écran et ajuster à notre goût l’effet CRT (de rien du tout à une version étiquetée « vision d’artiste » très spéciale). Le visuel marqué est accompagné d’une bande son très sympa qui saura rythmer les parties. Chaque environnement a son ambiance spécifique avec de bonnes variations pour nous accompagner dans notre périple de petite souris.
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Gameplay
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Graphismes
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Histoire
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Intérêt
Conclusion
Morsels est un roguelike qui reprend une structure classique en étages à visiter pour améliorer nos statistiques avant d’atteindre un boss puis une autre zone. Mais Furcula y ajoute un aspect tactique avec les trois créatures que l’on peut avoir dans notre arsenal et qui changeront notre approche des salles et des ennemis. Chaque run est drastiquement différente de la précédente et de la suivante, parce que nos statistiques repartent de zéro et seront chamboulées par tous les items que l’on pourra récupérer. Un système d’accumulation d’expérience globale permet aussi d’ajouter des orbes de modification au pool général pour les runs à suivre, rendant l’aléatoire de plus en plus large.
La difficulté est plutôt relevée avec peu de points de vie pour nos personnages mais un mode un peu plus doux est disponible dans les options du jeu pour apprendre à gérer les ennemis un peu plus sereinement. Le jeu est rempli de PNJ à rencontrer, de salles secrètes et de mini jeux qui permettent de changer le rythme de gameplay, de récupérer des bonus ou de voir sa run ruinée par une demande farfelue. Si vous aimez le danger et le gameplay exigent à base de projectiles de toutes sortes, foncez !
Morsels est développé par Furcula et édité par Annapurna Interactive.
Review réalisée sur la version PC gracieusement fournie par l’éditeur.
Morsels est disponible sur PC, PS5, Nintendo Switch et Xbox