Je suis une introvertie, j’aime rester chez moi et je trouve facilement de quoi m’occuper. Cette affirmation est vraie mais me donne beaucoup d’anxiété ces dernières semaines. En effet, depuis le 13 mars, mon confinement a commencé. Et avec lui, le fait de rester chez moi n’est désormais plus un choix mais une obligation. Et ça change tout.
De grandes ambitions
Le premier weekend, j’avais tout un tas d’activités en tête pour m’occuper pendant cette période. Reprendre un rythme d’écriture pour ce blog, mais surtout pour le site où j’écris des reviews de jeux video. Parce que j’ai pléthore de tests en retard et ça m’agace. J’avais aussi envie de reprendre quelques unes de mes activités créatives. Et je me suis heurtée au fait de n’avoir que partiellement déménagé, une partie de mon matériel étant donc à un endroit inaccessible. C’était vraiment mal parti toute cette histoire.
Au bout de sept jours d’enfermement forcé et malgré le télé travail qui me gardait occupée la semaine, mon moral a sombré au plus profond de mes chaussettes. On peut être préparé à être chez soi et apprécier cela mais finalement se prendre une grosse claque.
De belles surprises
L’univers étant ce qu’il est, une belle mécanique dont les rouages ne m’ont pas encore délivré tous leurs secrets, ce jour de moral à zéro s’est conclu par une conversation salvatrice. J’étais repartie pour un nouveau tour de confinement, l’esprit léger et l’envie de créer toujours présente.
Au bout de cinq semaines, la création est restée très impalpable et immatérielle mais le bilan n’est pas forcément négatif. Au fil des jours, des connexions se sont (ré)établies avec des gens que j’avais perdu de vue, d’autres ont évoluées vers une intensité inattendue et globalement j’ai repris confiance en l’humain. Cette crise nous sépare physiquement mais ressert des liens invisibles bien plus puissants au final.
Un joli bilan
J’ai aussi pris beaucoup de temps pour moi, réduit les notifications quand j’en ai eu besoin et appris à ne pas justifier mon besoin de déconnecter. Prendre soin des autres, c’est aussi accepter leur silence. Ce n’est pas parce que les réseaux sont saturés de gens disponibles que l’on se doit de l’être aussi. Chacun vit à son rythme, avec ses propres capacités, qui fluctuent d’un jour à l’autre.
Mais quand je regarde chaque journée des cinq dernières semaines, une chose importante en ressort : chaque jour a été ponctué d’un échange avec au moins une personne. Une chanson qui donne le sourire ou transporte dans un nouveau monde, une photo du quotidien, une blague tellement nulle qu’elle devient drôle, un message d’encouragement ou juste un émoji parce les mots nous manquent aussi parfois. Tant pis si je n’ai rien créé de visible, toutes ces interactions restent le plus important des partages et sont un véritable petit trésor qu’il faut continuer d’alimenter, en accord avec nos propres silences.
Continuons de prendre soin les uns des autres et surtout de nous-même.